De Nazca à Lima

Vendredi 15 novembre. Nous arrivons vers 7h du matin à Nazca, pas très frais après nos 9 heures et demie de Bus. Notre hôtel se situe dans le centre près de la place d’armes. Si d’extérieur, avec sa porte fermée par une gâche, sans fenêtre, il paraît austère, il s’avère charmant avec deux petites courettes, un jardinet fleuri, des oiseaux aux beaux plumages et piailleurs.

Les lignes de Nazca sur un mur dans l’avenue Maria Reiche
Avenue Maria Reiche

Cette archéologue allemande a passé sa vie à tenter de percer le mystère des lignes sans succès.

Le temps de prendre vite fait bien fait une douche et un petit déjeuner réconfortant, nous partons visiter le musée Antonini qui expose de nombreuses poteries, statuettes, vases de l’époque Nazca. Ce peuple a connu son apogée au cours des deux premiers siècles de notre ère.

Notre guide locale pour la journée Liliane nous récupère en bus à notre hôtel à 12 H. Elle est aussi la cuisinière de son restaurant et s’occupe d’une association qui propose un repas à base de fruits dont les bénéfices sont reversés à des crèches du quartier. Elle nous en fait visiter une qui regroupe huit enfants âgés de trois ans. Nous sommes aussi accompagnés d’un couple de français qui a souhaité participer à cette opération. L’assistante maternelle perçoit un salaire de 450 sols, soit 122 €, soit la moitié d’un smic péruvien.

La salle de restauration avec grilles

Nous allons ensuite déguster le repas concocté par l’association qui se compose d’un sandwich à l’avocat et de 18 fruits dont voici la liste : padaya, piña, bananixo, platano de isla, naranja, mandarina, maracuya, granavilla, chririmoya, pepino, pera, durazno, mango, uvas, ciquela, acuaymanxo, tunas, melon.

Exercice : Rapprocher la liste avec les fruits de la photo

Depuis notre arrivée matinale, je constate un degré de sécurité prononcé. Par ex, comme notre hôtel, de nombreux commerces sont fermés par des grilles. Certaines ventes se font à travers les barreaux. Pourtant, dans la rue, à aucun moment l’insécurité nous gagne. En début d’après-midi sous un chaud soleil nous nous rendons aux aqueducs de Cantallo. Les Nazcas ont construit un réseau de plus de 40 canaux qui filtraient l’eau de la nappe phréatique. Aujourd’hui il pleut très peu et l’eau est rare. Ainsi Liliane nous indique que l’eau municipale fonctionne une heure par jour. Les maisons individuelles comme les hôtels doivent disposer d’une autre solution qui sont les citernes d’eau, souvent construites sous la maison. Nous nous dirigeons ensuite vers la nécropole de Chauchila (1000 à 1400 après JC) de culture Icachinchin. Avec notre vision personnelle de la culture c’est le choc. Ici pas de protection particulière du site. Dans les tombes, jonchant le sol et dans le sable se trouvent des morceaux de squelettes, des momies en position fœtale. De simples poteaux en bois avec des câbles protègent ces objets. Pas besoin de vous expliquer que les voleurs d’antiquité s’en sont donnés à cœur joie pour récupérer et vendre les objets de toute sorte. Notre guide nous explique que la culture n’est pas la priorité du gouvernement

Une partie du site de Chauchila
Liliane récupère des morceaux de tissu qui entourent habituellement une momie pour les déposer ensuite dans une tombe
Les momies d’une famille en position fœtale
On aperçoit un fémur sur la gauche

Ce soir nous dînons dans le restaurant de Liliane dont le mari assure le service. Le temps d’attente est assez long, cinquante mn avant de pouvoir se rassasier.

Samedi 16 novembre. Ce matin lever à 6H00. Le fait d’avoir utilisé les œillères m’a permis de passer une bonne nuit. Les rideaux peu épais laissent passer trop facilement le jour à partir de 5h..

Nous partons pour un mirador afin d’observer trois figures appartenant aux lignes de Nazca. Elles ont été tracées au début de notre ère sur un vaste plateau de plus de 450 km². Elles n’ont été découvertes qu’au début du 20 ème siècle. La signification et l’interprétation de ces lignes demeurent un mystère. De ce point de vue il est possible de distinguer les Mains, l’Arbre et le Lézard dont la queue a été sectionnée par la construction de la route panaméricaine en 1937.

Les mains
l’arbre
le lézard

Nous reprenons la route en direction De Paracas. La route rectiligne nous laisse devant un paysage désertique avec ponctuellement des touffes d’herbe. Les montagnes alentour aux couleurs noires ou claires alternent. Nous arrivons enfin à l’oasis de Huacachina tapie au milieu de hautes dunes de sable. C’est un lieu de villégiature pour la bonne bourgeoisie péruvienne. Mais c’est aussi un site hautement touristique avec ses dérives, buggys pour monter dans les dunes par ex. Le lac est à base d’eau sulfureuse.

L’oasis
Blandine sur la dune
Les photos des jeunes filles de la bourgeoisie

Nous déjeunons sur place. Initialement, il était prévu un passage au musée régional d’Ica. Incompréhension entre Cyril et le chauffeur. Mais nous dirons plutôt que le chauffeur était pressé de terminer sa journée. Ce dernier nous fait comprendre qu’il faut tailler la route et que nous passerons à Pisco, la ville bien nommée, où une dégustation de plusieurs alcools à base de Pisco nous sera proposée.

Dégustation de pisco
Notre hôtel à Nazca

Nous arrivons à notre hôtel vers 17h à Paracas. Notre chauffeur est tellement pressé qu’il repart avec la veste de Cyril et quelques euros. Après avoir contacté notre accompagnatrice Liliane de Nazca, il nous annoncera dans la soirée qu’un bus de touriste de l’agence arrivera demain avec la veste.

Ballade dans la ville à partir de 18h, puis diner dans un restaurant bord d’océan pour 25 sols, pisco sour inclus, soit 7€. Deux musiciens de rue accompagnent notre repas. Musicalement c’est bien et nous n’hésitons pas à alimenter leur cagnotte. Il est  temps de rentrer à l’hôtel. Notre salle de bain est envahie de moustiques, cela nous promet une drôle de nuit.

Sauver les poissons qui mangent du plastique
La plage de Paracas envahie par les algues

Dimanche 17 octobre. La nuit a été fort agitée avec les mosquitos et le bruit de la route. J’ai tenté les œillères ainsi que les boules quiés dans les oreilles, la tête sous les draps, mais tous ses efforts furent vains. Internet ne fonctionne pas dans cet hôtel qui a dû connaître son heure de gloire avec sa piscine aujourd’hui un peu décatie, ses chambres désormais mal entretenues.

Départ à 7h45 pour l’embarcadère. Nous ne sommes pas les seuls à vouloir visiter les îles Ballestas. Notre bateau d’une contenance d’une quarantaine de personnes nous emmène vers le nord de la péninsule où une figurine du type de Nazca nous fait face. Elle est longue de 180 m et large de 70 m. C’est une sorte de candélabre dont la datation et la signification n’ont pu être trouvées.

Candélabre

Des milliers d’otaries et des colonies d’oiseaux peuplent ces îles. Nous avons aussi vu des pélicans, des manchots, des flamands roses, …, spectacle garanti et fabuleux.

Ibis roses
Manchots
Otaries
Cormoran de Gaimard

12h départ en bus pour la réserve nationale de Paracas. En Quechua, Paracas signifie pluie de sable. Notre guide « oh là là » « oh là là », surnom qui lui est donné car il ponctue chacune de ses phrases qui met en valeur son pays par ce terme, nous accompagne au restaurant dans une baie joliment nichée au milieu des dunes.

Nous déjeunons de fruits de mer, la spécialité du coin.

Vue sur la baie et les restaurants
Guano

De couleur blanche, il sert d’engrais en raison de sa forte teneur en composants azotés. Son exploitation a rendu des familles très riches.

Pélican
Jaune, orange, bleu.
Des dunes

Par la suite nous nous dirigerons vers le site « La cathédrale », spectaculaire arche rocheuse qui s’est écroulée lors du dernier tremblement de terre en 2007. Les couleurs jaune, rouge et bleue de la terre, du sable et de la mer offrent un spectacle unique, la sensation d’être dans un tableau.

L’arche brisée
Gilles et « Oh la la » « Oh la la »
Fossiles

Dîner dans un restaurant de la ville. Le serveur se trompe sur les plats. L’addition est supérieure. Malgré le fait d’avoir opté pour du poisson avec un tarif aux 100 gr, le serveur nous explique qu’il faut prendre en compte les restes potentiellement non commercialisables. Donc certains paient plus. Cela nous fait 10 sols par personne en plus, soit 3€. Quand on sait qu’on peut manger pour 9 sols, la pilule est un peu amère, mais bon nous restons zen!

Lundi 18 novembre Départ en bus à 10h30 pour Lima. Même si ce n’est pas notre compagnie de bus préférée, l’hôtesse nous sert un mini sandwich. La circulation routière se distingue par quelques particularités, c’est le premier arrivé qui a la priorité quel que soit les panneaux de signalisation. Le piéton doit évidemment traverser avec prudence surtout s’il emprunte un passage pour piétons censé le protéger. Pour ralentir, les dos d’âne sont légions. Nous nous plaignons en France, mais ici c’est le seul moyen de faire ralentir les véhicules en ville ou dans les traversées de village. Et là çà ne plaisante pas, il faut vraiment s’arrêter sinon malheur à notre dos.

Nous arrivons à 15h00 dans notre hôtel Killari situé dans le quartier Miraflores. Nous partons à la découverte du vieux Barranco. Une rue piétonne conduit au pont des soupirs en dessous duquel une ruelle creusée dans la falaise est bordée de vieilles maisons souvent transformées en bar/restaurants. De nombreux graffitis décorent les murs. Ce quartier ressemble à des quartiers de Lisbonne ou Valparaiso. Retour à l’hôtel.

Le pont des soupirs du quartier Barranco
La ruelle
Les jeunes femmes se font photographier dans les endroits mythiques
Cette jeune fille fête ses quinze ans (robe bleue)

Mardi 19 novembre

Ce matin, Cyril nous a organisé un city tour avec Cécilia, notre guide. Elle nous conduit sur le site de Huaca Pucilana où se dresse une pyramide large d’une cinquantaine de mètres et longue de 100 m. Elle date de la période 500 après JC. Une grande partie a été restaurée. De nombreuses tombes ont été retrouvées.

Elle nous fait découvrir le vieux Lima avec une autre approche. Même si nous empruntons les mêmes rues, ses explications apportent évidemment un autre éclairage. Nous pénétrons dans l’église Jésuite San Pedro.

Balcon en bois
Le bois provient du Nicaragua, la pierre de l’Uruguay
Eglise Jésuite San Pedro
Dans la main droite une fève de cacao, dans l’autre la moitié d’un avocat
Le dôme de l’église
File d’attente pour obtenir un visa travail valable’un an
La place aux armes vide

Des manifestations sont prévues à Lima. Par anticipation les forces de l’ordre barricadent les différentes entrées de la place aux armes. Seul un passage reste ouvert pour passer sous les arcades. Il peut facilement et rapidement être fermé.

En mini bus, nous parcourons les zones résidentielles de Miraflores, le bord de l’océan, avec des immeubles de standing, un parc arboré d’oliviers. Ici les maisons sont chics, protégées par des systèmes d’alarmes, des fils électrifiés au-dessus des murs, des caméras. Le prix au m² se situe autour de 4 000 euros. Cécilia nous confirme que l’insécurité n’est pas juste un sentiment. C’est une réalité. Elle relate les errements du gouvernement péruvien qui aurait laissé passer 1 million de migrants vénézuéliens dont 10 000 seraient des malfrats. Les vols sont en augmentation. Cela touche aussi la monnaie car beaucoup de billets de banque seraient contrefaits.

Nous achevons notre city tour au pont des soupirs. Déjeuner sur une place joliment arborée dans un restaurant avec un menu au tarif attractif  de 15 sols soit 4€ : salade César (sans poulet), morceau de poulet accompagné de riz et pommes de terres à l’étuvée, un dessert et un verre de chicha sans alcool. Quoi demander de plus ! Le dessert sous forme de gelée à la couleur verte, sans goût, ne nous laissera pas un souvenir gustatif. Le chicha sans alcool ne nous laissera pas un grand souvenir, c’est sucré et sans goût.

L’après-midi visite du musée Pedro De Osma qui présente une collection de peintures précieuses, dont certaines de l’école de Cuzco. C’est à l’origine la demeure familiale.

Le musée
Photo de jeune fille devant une voiture d’un ancien tram

Le soir nous investissons le centre commercial Larcomar au bord de l’océan. C’est un Part-Dieu pour les Lyonnais ou les Halles pour les Parisiens. Fin de la soirée. Fin du séjour. A bientôt pour de nouvelles aventures.

Le jeudi 21 novembre à Madrid 6h du matin

C’était un beau voyage avec beaucoup de satisfaction et un regret évident, l’impossibilité de voyager en Bolivie. Le groupe a bien vécu, était homogène et conduit par un animateur Arvel très présent dans la vie au quotidien.

Rédiger le blog, n’est pas uniquement de mon fait : merci à Marie pour ses précieuses prises de note, à Gilles pour ses photos, à tous pour leur bonne humeur et à Cyril notre accompagnateur pour ses récits de voyage et d’aventure.

Un dernier mot sur la compagnie aérienne espagnole Air Europa qui a assuré la liaison avec Lima aller et retour : une catastrophe ! Un Boeing de petite capacité peu adapté à un vol de 11h, des sièges inconfortables, des repas servis sans goût et minimalistes dans la quantité, une hygiène déplorable au retour dans les toilettes. Il faut aussi acheter des écouteurs pour visionner un film, sauf si on a apporté les siens! Si c’est possible j’ajouterai la photo des toilettes!

c’est fait !

Derniers commentaires

  1. Beck Emmanuel 25 novembre 2019

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